La méta-analyse est une démarche

Publié le par RR

La méta-analyse est une démarche, plus qu’une simple technique
 
"La méta-analyse est une démarche, plus qu’une simple technique, qui a pour but de combiner les résultats de plusieurs essais thérapeutiques, pour en faire une synthèse reproductible et quantifiée. Cette synthèse produit un gain de puissance statistique dans la recherche de l’effet d’un traitement, une précision optimale dans l’estimation de la taille de l’effet et permet en cas de résultats apparemment discordants d’obtenir une vue globale de la situation [1–3].
 
Le terme de méta-analyse a été introduit en 1976 par Glass [4]. Cette technique s’est tout d’abord développée dans le domaine des sciences sociales et de l’éducation avant de faire son apparition en médecine. L’un des premiers travaux de ce genre fût une méta-analyse sur les anticoagulants oraux dans le post-infarctus réalisée par Leizorovicz et Boissel en 1983 [5]. Un autre travail qui fait date est celui deYusuf, Collins et Peto sur les bêta-bloquants après infarctus [6]. Malgré cette apparence de relative nouveauté, le concept est ancien [7]. Les premiers travaux s’intéressant à la problématique de la combinaison des résultats de plusieurs expériences indépendantes ont été conduits par Cochran en 1954 [8]. Dès 1932, Fisher proposait une méthode pour combiner les valeurs de p. La méthode publiée en 1959 par Mantel et Haenszel deviendra l’une des principales méthodes de ce domaine [9]. Mais c’est surtout depuis ces dix dernières années que l’intérêt porté à la métaanalyse des essais thérapeutiques s’est particulièrement développé [10]. En se référant à Medline c°, entre 1976 et 1986, seul une centaine de travaux de méta-analyse (souvent désignés par un autre terme comme revue quantitative ou synthèse quantitative) a été publiée. Apartir de 1986, le nombre annuel de références est rapidement passé de 21 cette année-là, à 431 en 1991. Depuis, chaque année fourni un nombre de méta-analyses, concernant tous les domaines de la médecine et de la santé publique, de l’ordre de 400.
Le succès acquis par cette technique provient surtout du fait que la méta-analyse répond à un besoin ressenti par de nombreux acteurs de santé, du médecin prescripteur au décideur de santé publique [11]. La somme des connaissances sur lesquelles doivent se baser maintenant les décisions médicales, et en particulier les choix thérapeutiques, croît sans cesse. Les médecins ont de plus en plus besoin de données synthétiques qui intègrent efficacement l’ensemble des informations existantes pour assurer une base rationnelle à leur décision.
 
En somme la méta-analyse devient indispensable à quiconque souhaite intégrer efficacement dans sa pratique les résultats de la recherche thérapeutique.
 
Malgré le nombre de méta-analyses déjà publiées, il reste de nombreux domaines de la thérapeutique où la synthèse des connaissances existantes reste à faire. La réalisation d’une méta-analyse n’est pas une tâche aussi simple qu’elle pourrait le paraître. Elle nécessite de suivre une méthode qui, au fil des années, devient de mieux en mieux codifiée et d’utiliser un outil statistique qui offre de plus en plus de possibilités. Ainsi, les travaux de méta-analyses sont reconnus depuis plusieurs années comme des travaux de recherche à part entière."
 
Source PDF de 2 pages issues du Manuel pratique de méta-analyse des essais thérapeutiques par Michel Cucherat, Jean Pierre Boissel, Alain Leizorovicz

 Source d'un exemple INRA

Publié dans Santé

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