la chienlit laissez-fairiste

Publié le par RR

 
la chienlit laissez-fairiste

Suite à la parution de son livre ‘La Mondialisation, la Destruction des emplois et de la croissance’ (éditions Clément Juglar, 647 pages), Charles Mathieu de la revue « Une certaine Idée » a eu la chance d’avoir un entretien avec Maurice ALLAIS.
 
Extrait suivi d’une présentation de Maurice ALLAIS Prix Nobel d ‘économie en 1988.
 
Extrait qui expose les idées d’un homme, prix Nobel d’économie en 1988 pour ses contributions à la théorie des marchés et à l'utilisation efficace des ressources, Maître dont un élève, Gérard Debreu, sera aussi prix Nobel d’économie en 1983 pour ses travaux sur l’équilibre général. La théorie de l'équilibre général est une branche de la microéconomie qui cherche à expliquer comment se fixe le niveau de production et de consommation des biens et les prix dans une économie.
 
Extrait de l’entretien:
 
Ch. M. : La mondialisation serait donc la source de tous les maux ?

M. A. : En effet, une mondialisation généralisée des échanges entre des pays caractérisés par des niveaux de salaires très différents aux cours des changes, ne peut qu’entraîner, finalement partout, dans les pays développés comme dans les pays sous-développés, chômage, réduction de la croissance, inégalités, misères de toutes sortes. Une telle mondialisation n’est ni inévitable, ni nécessaire, ni souhaitable.

Ch. M. : En fin de compte, est-ce que le responsable ne serait pas le libéralisme, notamment parce que cette idéologie tend à saper les indispensables facteurs de régulation que sont les États ?

M. A. : En fait, deux doctrines apparaissent comme également erronées. La première, c’est que seule est compatible avec les principes essentiels du libéralisme une abstention systématique de l’État de toute intervention ; la seconde, c’est que les fins du socialisme ne peuvent être atteintes que dans le cadre d’un dirigisme étatique, collectiviste, et autoritaire. On a pu constater l’échec de la seconde doctrine mais la première repose également sur une confusion. Elle conclut, en effet, de la nécessité de laisser l’individu libre de ses décisions à la nécessité de ne pas intervenir dans le cadre institutionnel dans lequel il agit. Elle identifie la liberté à l’anarchie.

En réalité, ce qui est en cause, ce sont des conceptions erronées qui opèrent une confusion entre le libéralisme bien compris et le laissez-fairisme. Cette confusion est un des plus grands dangers de notre temps. On prétend aujourd’hui qu’on peut fonder un nouvel ordre mondial sur une totale libération des mouvements des marchandises, des capitaux et, à la limite, des personnes. On soutient qu’un fonctionnement libre des marchés entraînerait nécessairement la prospérité pour chaque pays et pour chaque groupe social dans un monde libéré de ses frontières économiques. À vrai dire, l’ordre nouveau qui nous est ainsi proposé n’est en substance que laissez-fairisme, et il est dépourvu de toute régulation réelle.

Cette évolution s’est produite sous l’influence de plus en plus dominante des sociétés multinationales américaines, puis, à leur suite, des sociétés multinationales du monde entier. Ces sociétés multinationales disposent d’énormes moyens financiers et elles échappent à tout contrôle. Elles exercent de fait un pouvoir politique exorbitant. Au nom d’un pseudo-libéralisme, et par la multiplication des déréglementations, s’installe peu à peu une espèce de chienlit mondialiste : le laissez-fairisme.

Mais c’est oublier que l’économie de marché n’est qu’un instrument et qu’elle ne saurait être dissociée de son contexte institutionnel et politique, c’est-à-dire des États et des nations. Il ne saurait être d’économie de marché efficace si elle ne prend pas place dans un cadre institutionnel et politique, et une société libérale n’est pas et ne saurait être une société laxiste et anarchique. Une mondialisation précipitée et anarchique, résultant des perversions laissez-fairistes d’un prétendu libéralisme, ne peut qu’engendrer partout instabilité et désordre. L’économie de marché n’est qu’un instrument et elle ne saurait être dissociée de son contexte politique. Il ne saurait être d’économie de marché efficace si elle ne prend pas place dans un cadre institutionnel approprié.

Ch. M. : Mais l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ne se donne-t-elle pas pour but de fixer des règles au commerce international et de jouer le rôle de régulateur qu’ont toujours joué les États ?

M. A. : Tous les traités relatifs à l’économie internationale depuis l’accord général sur les tarifs douaniers, en 1947, jusqu’à l’organisation du commerce international ont été viciés à leur base par une proposition enseignée et admise sans discussion dans les universités américaines et à leur suite dans les universités du monde entier : le fonctionnement libre et spontané des marchés conduit à une allocation optimale des ressources. Cette nouvelle idéologie du laissez-fairisme mondialiste est totalement erronée et la libéralisation totale des échanges à l’échelle mondiale, objectif affirmé de l’OMC, doit être considérée à la fois comme irréalisable, comme nuisible et comme non souhaitable.
L’OMC a adopté le nouveau credo, indiscuté dans toutes les grandes organisations internationales de ces deux dernières décennies, qu’il s’agisse de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international ou de l’Organisation de coopération et de développement économique. C’est le credo d’un libre-échangisme mondial impliquant la disparition de tout obstacle aux libres mouvements des marchandises, des services et des capitaux. Dans ces conditions, je ne vois pas comment l’OMC pourrait jouer un rôle positif, si elle ne change pas de doctrine.

Il faut de toute nécessité remettre en cause et repenser les principes des politiques mondialistes mises en œuvre par les institutions internationales, tout particulièrement par l’Organisation mondiale du commerce.

Ch. M. : Précisément, l’OMC a subi un premier camouflet lors de la conférence de Seattle, en décembre 1999. Il semble que les États et les opinions publiques expriment de plus en plus leur méfiance vis-à-vis de l’idéologie mondialiste qui vise à la globalisation. Cela ne pose-t-il pas la question de l’avenir de la libéralisation des échanges ?

M. A. : En réalité, la libéralisation des échanges n’est possible, n’est avantageuse, n’est souhaitable que dans le cadre d’ensembles régionaux économiquement et politiquement associés, chaque association régionale se protégeant raisonnablement vis-à-vis des autres.

Ch. M. : Ne craignez-vous pas d’être taxé de protectionnisme ?

M. A. : Le choix n’est pas entre l’absence de toute protection et un protectionnisme isolant totalement l’économie de l’extérieur. Il est dans la recherche d’un système qui puisse permettre de bénéficier d’une concurrence effective et des avantages de nombreux échanges avec l’extérieur, mais qui puisse également protéger l’économie d’une communauté contre tous les désordres et les dysfonctionnements qui caractérisent l’économie mondiale.

À cet égard, la politique commerciale de l’Union européenne repose sur une interprétation erronée du fonctionnement de l’économie de marché, à savoir que la suppression de tout obstacle tarifaire ou quantitatif aux échanges internationaux serait une condition de la réalisation d’une situation plus avantageuse pour tous les pays et tous les groupes sociaux.
 
Par manque de réflexion, les rédacteurs du traité de Rome et leurs successeurs ont totalement méconnu les effets pervers et indésirables d’une totale ouverture des frontières dans la perspective mondialiste.

En fait, la libéralisation totale des échanges n’est possible que dans le cadre d’ensembles régionaux de développement économique et social comparable, tout en assurant un marché suffisamment large pour que la concurrence puisse s’y développer de façon efficace et bénéfique. Chaque organisation régionale doit pouvoir mettre en place une protection raisonnable vis-à-vis de l’extérieur pour éviter les distorsions indues de concurrence et les effets pervers des perturbations extérieures, et pour rendre impossibles des spécialisations indésirables et inutilement génératrices de déséquilibres et de chômage, tout à fait contraires à la réalisation d’une situation d’efficacité maximale à l’échelle mondiale, associée à une répartition internationale des revenus communément acceptable.
 
Ch. M. :Toutefois, la constitution de tels ensembles ne semble pas de nature à contrebalancer la vision unipolaire de la mondialisation-américanisation, c’est-à-dire la globalisation. N’est-ce pas, par exemple, le cas de l’Union européenne qui adopte pratiquement la même idéologie de laissez-fairisme mondialiste et du même coup se révèle incapable de proposer une autre vision plus multipolaire de l’évolution du monde ?

M. A. : Trop longtemps, sur le plan international, et sous la pression de puissants groupes d’intérêts plus ou moins occultes, la France a signé n’importe quoi, n’importe comment. On en est arrivé à une situation où de toute nécessité il faut repenser complètement la construction européenne, et où il faut remettre en cause la plupart des prétendus « acquis européens ». Construire aveuglément l’Europe à marche forcée ne peut finalement aboutir qu’à rendre une véritable Europe définitivement impossible. Des erreurs majeures ont été commises dans la construction européenne : donner à la Commission de Bruxelles des pouvoirs excessifs, sans véritable contrôle démocratique, orienter la Communauté économique européenne vers un libre-échangisme mondial sur la base de prix mondiaux fondamentalement instables… Ces erreurs qui ne peuvent mener qu’à des impasses et compromettre l’avenir de la construction européenne sont puissamment aggravées par le traité de Maastricht dont les justifications présentées sont toutes fallacieuses.

La France ne saurait accepter de continuer à participer à la politique de libre-échange mondialiste poursuivie par l’organisation de Bruxelles. La condition sine qua non de notre participation à la construction européenne, c’est le rétablissement solennel de la préférence communautaire, c’est-à-dire d’une protection raisonnée et appropriée du marché communautaire vis-à-vis de l’extérieur. En fait, le principe d’une préférence communautaire a une valeur universelle. Seul, en effet, l’établissement d’une préférence communautaire sur des bases libérales peut permettre à chaque organisation régionale de s’assurer une indispensable protection contre les perturbations extérieures et contre les effets pervers d’une mondialisation excessive des échanges. C’est pourquoi, la préférence communautaire devrait être réaffirmée dans le cadre d’une charte communautaire préservant les intérêts fondamentaux de chaque pays et prévoyant des délégations de souveraineté bien délimitées.

Ch. M. : Quel est l’avenir de la France dans la mondialisation ?

M. A. : Il est certain que la France ne peut avoir d’avenir que dans le cadre européen, mais ce cadre ne saurait se réduire à la domination illimitée et irresponsable des nouveaux apparatchiks de Bruxelles, ni à une vaste zone de libre-échange mondialiste ouverte à tous les vents, ni à une domination de fait des États-Unis, eux-mêmes dominés par le pouvoir plus ou moins occulte, mais très puissant, des sociétés multinationales américaines.
En aucun cas la participation de la France à la construction européenne ne devrait la conduire à se dissoudre dans un ensemble où ses intérêts fondamentaux seraient méconnus, où elle ne pourrait que se détruire, et où, finalement, elle perdrait son âme en perdant sa souveraineté.
 
Extrait de la biographie :
 
Maurice ALLAIS :
« Libéral, non par sentiment, ou par intérêt, mais par rigueur scientifique, il n'a cessé de défendre les mérites du marché, de dénoncer l'arbitraire et l'inefficacité de la planification, de condamner les désordres monétaires et fiscaux dus aux " politocrates ". Contre vents et marées, il est demeuré, pendant un demi-siècle, l'un des rares économistes qui, avec J. Rueff, R. Aron, D. Villey, L. Rougier, ont entretenu la flamme libérale contre la mode intellectuelle dominante, tout acquise au Plan, à l'État Providence et aux transferts sociaux. Mais il l'a fait à sa manière, son libéralisme n'étant pas celui de tout le monde, en affirmant hautement que le résultat du marché doit être corrigé par la justice sociale et une redistribution automatique des revenus illégitimes. De quoi s'aliéner définitivement les amateurs de confort intellectuel.
R. Aron a dit de lui : " Il parviendra à convaincre des socialistes que le vrai libéral ne désire pas moins qu'eux la justice sociale, et des libéraux que l'efficacité de l'économie de marché ne suffit plus à garantir une répartition acceptable des revenus "... Aron s'est montré bon prophète en pronostiquant le NOBEL pour Allais.
La Jaune et la Rouge, février 1989. Raymond FISCHESSER (X 1931) » 
 
« Lors de la remise du prix Nobel de sciences économiques au professeur Maurice Allais, en 1988, le président du comité Nobel a tenu à souligner : « Maurice Allais est un géant des analyses et des théories économiques. La reconnaissance internationale de son œuvre immense aurait dû intervenir plus tôt car il est une source inépuisable de découvertes et d’analyses. » Les piliers de l’œuvre magistrale de Maurice Allais, Traité d’économie pure, paru en 1943, et Économie et Intérêt, paru en 1947, sont à l’origine de propositions fondamentales de la science économique moderne. « The concept of utility
frontier » , « the golden rule of accumulation » , « the overlapping generations model » , « the model of cash transactions », autant d’apports à la science économique attribués aux économistes anglo-saxons de l’après-guerre et que l’on trouve explicités et approfondis bien auparavant dans les premiers ouvrages du futur prix Nobel.

Économiste libéral, fidèle à la grande tradition de Walras et de Cournot, alliant l’enthousiasme de l’engagement pour les idées, une vaste culture et la rigueur de l’analyse économique, le professeur Maurice Allais est rien moins qu’un idéologue, c’est un humaniste indomptable, qui n’hésite pas à braver le totalitarisme de la pensée dominante dans des ouvrages qui constituent une irremplaçable source de réflexion.
Présentation faite par Charles Mathieu. »

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Le mondialisme<br /> From Liberpedia<br /> <br /> Le mondialisme est le projet d'instituer un état mondial qui gouvernerait l'ensemble des peuples.<br /> Cette entreprise a fait l'objet d'une émission radiophonique entre Georges Lane (http://www.wikiberal.org/wiki/index.php?title=Georges_Lane) et François Guillaumat mise en ligne par la webradio Lumière101 (http://lumiere101.com/2008/06/18/le-mondialisme/).<br /> En voici la retranscription.<br /> Georges Lane<br /> Aujourd'hui François Guillaumat et moi-même, Georges Lane, vous proposons un échange sur le thème du mondialisme.<br /> Il conviendrait peut-être d'y voir clair étant donné toutes les confusions et toutes les distinctions fausses sur ce thème.<br /> C'est sur ces deux grands points que ce soir nous allons<br /> envisager la question; le point des confusions, en relation avec le<br /> mondialisme, et le point des fausses distinctions.<br /> Nous avons comme ça l'occasion de conclure sur le protectionnisme et sur le socialisme.<br /> François Guillaumat!<br /> François Guillaumat<br /> Oui parce que je commence à m'inquiéter de voir un discours qui<br /> est né il y a une quinzaine d'années qui vitupère sous la dénomination<br /> de mondialisme des choses qui sont complètement opposées dans leur<br /> principe, des projets politiques qui sont aux antipodes l'un de<br /> l'autre, et que ce discours anti-mondialiste fourre dans le même sac et<br /> dénonce d'un égal élan de sorte que le discours antimondialiste se<br /> contredit lui-même et n'a aucune existence intellectuelle étant donné<br /> qu'il dit à la fois une chose et son contraire, et en plus dans la<br /> mesure où il dénonce le mondialisme pour ce qu'il n'est pas et ne le<br /> dénonce pas pour ce qu'il est, il fait le jeu du mondialisme.<br /> Il désamorce, il désarme la critique du mondialisme, sa dénonciation,<br /> il empêche de tordre le cou au projet mondialiste en exposant son<br /> caractère criminel et destructeur parce qu'il lui reproche des choses<br /> qu'il ne veut pas faire et parce qu'il reproche à des gens qui sont en<br /> réalité ses adversaires d'être ses complices.<br /> Et ce discours antimondialiste, qui est né il y a une quinzaine<br /> d'années, qui s'est insinué dans les milieux nationalistes français à<br /> l'instigation de technocrates infiltrés au Front National et de<br /> socialistes nationaux qui pouvaient naturellement pas aller ailleurs,<br /> ce discours est en train de se solidifier, on le voit tenir par des<br /> gens qui sont par ailleurs d'une intelligence et d'une lucidité<br /> incontestables, et qui d'un même trait disent des choses parfaitement<br /> intelligentes et des choses parfaitement stupides.<br /> on peut quand même s'inquiéter de voir des gens qui d'une seconde à<br /> l'autre ont l'air d'avoir été touchés par une fléchette de radjaidjah,<br /> le poison qui rend fou, parce que avant ils nous disaient des choses<br /> parfaitement raisonnables, et puis immédiatement après ils nous disent<br /> des choses qui sont complètement absurdes où on voit qu'ils n'ont rien<br /> compris, et évidemment on en a marre de voir qu'ils ont rien compris.<br /> Alors, ce discours qui est en train de se solidifer, il faut le<br /> casser, en dissolvant les confusions qu'il entretient, et en<br /> démolissant les fausses distinctions sur lesquelles il repose.<br /> D'où ce plan, qui vise d'abord à dénoncer les confusions, et ensuite à<br /> démolir, à dissoudre les fausses distinctions.<br /> Georges Lane<br /> Le projet mondialiste pour sa part n'étant rien d'autre que la marche vers un état mondial.<br /> François Guillaumat<br /> Oui alors, justement, on a affaire à une dénaturation d'un concept qui a un sens. Le socialisme pseudo-démocratique (http://fr.liberpedia.org/Socialisme) repose souvent sur des anti-concepts qui n'ont pratiquement aucun sens,<br /> ou en tout cas aucune applicabilité politique, comme la Tolérance, ou<br /> la Haine, et qui sont destinés aux gens politiquement puissants de<br /> mettre dans ces mots qui n'ont aucun sens dans ce contexte le sens<br /> qu'ils veulent.<br /> C'était la démarche de Humpty Dumpty dans Au-delà du mirroir (http://fr.wikipedia.org/wiki/De_l%27autre_c%C3%B4t%C3%A9_du_miroir_(roman)) de Lewis Carroll, où Humpty Dumpty dit à Alice que les mots ont le sens<br /> qu'il a décidé de leur donner, et pas autre chose.<br /> Et quand on invente des anti-concepts comme la Tolérance, comme la<br /> Discrimination, ou comme la Haine, pour faire des politiques, on a<br /> décidé de détruire le langage pour pouvoir détruire le Droit.<br /> Là, on a affaire plutôt à la dénaturation d'un concept qui a un sens<br /> très précis, un petit peu comme l'inflation, pour d'autres raisons,<br /> c'est le mondialisme.<br /> Qu'est-ce que c'est que le mondialisme, c'est le projet de ceux<br /> qui veulent imposer un gouvernement mondial à l'ensemble des peuples.<br /> Et c'est rien d'autre! Imposer un gouvernement mondial pour pouvoir<br /> faire quoi, pour pouvoir instituer toutes sortes de lubbies socialistes<br /> parce que il faut empêcher que quiconque puisse échapper à ces lubbies<br /> socialistes.<br /> À partir du moment où le socialisme voit ses esclaves lui échapper, ce<br /> qui arrive lorsqu'il y a des états suffisamment petits pour que ce soit<br /> facile de voter avec ses pieds, le socialisme ne peut pas progresser.<br /> Donc le projet mondialiste est un projet socialiste, et il n'a rien à<br /> voir avec ce qu'on appelle la mondialisation.<br /> Car ce qu'on appelle la mondialisation, c'est le retour à un<br /> développement des échanges dans un monde qui est de toutes façons<br /> mondial à un degré qui existait déjà avant 1914, au début du vingtième<br /> siècle. Les échanges étaient aussi développés relativement aux<br /> productions nationales qu'aujourd'hui. Le développement des échanges<br /> nous ramène à cette époque antérieure aux catastrophes du vingtième<br /> siècle.<br /> De ce point de vue là, la notion de mondialisation en elle-même n'a<br /> même pas de sens. Le monde est mondial, on ne peut pas le mondialiser.<br /> Et si les échanges qui se font à travers les frontières se développent,<br /> ça veut dire que les gens trouvent davantage l'occasion d'échanger avec<br /> les individus qui se trouvent habiter dans une autre circonscription<br /> étatique que la leur.<br /> Mais ça ne veut absolument pas dire qu'il faudrait supprimer ces<br /> circonscriptions étatiques. Bien au contraire, dans la mesure où plus<br /> l'état est petit et plus il est absurde de sa part d'empêcher des<br /> échanges avec l'extérieur, les gens qui veulent la liberté des échanges<br /> ont d'autant plus intérêt à ce que les états soient petits; soient les<br /> plus petits possible, soient aussi petits qu'il est compatible avec une<br /> organisation sérieuse de la défense nationale.<br /> Les partisans de la liberté des échanges ne sont pas pour le<br /> gouvernement mondial, ils sont pour les petits pays; ils sont pour<br /> l'autonomie, voir l'indépendance de la Bretagne, si c'est ce que<br /> désirent les bretons; pour l'autonomie voir l'indépendance de l'Alsace<br /> si c'est ce que veulent les alsaciens; et en tout cas pour<br /> l'indépendance de la Suisse, pour l'indépendance de la Croatie, pour<br /> l'indépendance de la Finlande, et de l'Estonie, et de la Lettonie, qui<br /> ne sont pas un projet mondialiste. L'indépendance de la Lettonie, ce<br /> n'est pas un projet mondialiste. Et les gens qui s'imaginent que les<br /> partisans de l'indépendance des petits pays sont des mondialistes,<br /> c'est précisément le genre d'individus auxquels on essaye de faire<br /> comprendre une erreur manifeste.<br /> Alors, évidemment, les mondialistes vont tenir un langage qui<br /> est quelquefois proche de celui des partisans du libre-échange, et vont<br /> dire que les frontières sont un obstacle aux échanges.<br /> Mais ce qu'ils reprochent aux frontières, ça n'est pas fondamentalement<br /> d'être un obstacle aux échanges; pourquoi, parce que les échanges ils<br /> peuvent les entraver partout!<br /> L'illustration de cette possibilité, c'est que les douaniers peuvent<br /> fourrer leur nez dans vos affaires partout. Et par conséquent, le<br /> mondialiste qui veut vous imposer les lubbies du socialisme, il n'est<br /> pas partisan de la liberté des échanges. Ce qu'il reproche aux<br /> frontières, c'est de limiter le pouvoir de voler de la police. La<br /> police française ne peut voler votre argent, ce qui est l'esssence du<br /> socialisme, que si vous habitez la France. Si vous habitez ailleurs<br /> qu'en france, si vous habitez la Suisse, par exemple, et bien la police<br /> française ne peut pas vous voler votre argent. Alors évidemment la<br /> police suisse le fera aussi, dans une moindre mesure, mais le fait<br /> qu'il y a des frontières ça gêne les policiers pour voler les gens dans<br /> le socialisme. Et c'est cela que les socialistes reprochent aux<br /> frontières, c'est pour ça qu'ils veulent les supprimer.<br /> Les partisans de la liberté des échanges ne veulent pas supprimer les<br /> frontières, ils veulent qu'elles ne servent pas de prétexte, entre<br /> autres, pour entraver les échanges entre les gens; car ils sont contre<br /> les entraves aux échanges. Qu'elles se fassent aux frontières ou<br /> qu'elles ne se fassent pas aux frontières. Les partisans de la liberté<br /> des échanges ne veulent pas supprimer les frontières, ils veulent<br /> supprimer les obstacles aux échanges. Ils veulent supprimer le discours<br /> fondé sur des illusions qui s'imaginent que la frontière sera un<br /> endroit particulièrement approprié pour entraver les échanges.<br /> Ce qu'on appelle le protectionnisme.<br /> Ce que les partisans de la liberté des échanges reprochent au<br /> protectionnisme, c'est de s'imaginer que les frontières seraient une<br /> justification spéciale pour entraver les échanges. Ce que les partisans<br /> du mondialisme reprochent aux frontières, ce n'est pas d'entraver les<br /> échanges, c'est de mettre des limites à leur pouvoir de voler.<br /> Ça veut dire quoi du point de vue des principes?<br /> Ça veut dire que le libre-échangisme et le mondialisme sont en réalité<br /> des projets opposés l'un à l'autre, malgré les convergences apparentes<br /> entre eux.<br /> Alors, Georges Lane me parlait tout à l'heure des organismes<br /> internationaux qui font mine de vouloir favoriser la liberté des<br /> échanges, et surtout des organismes internationaux que l'on accuse<br /> d'être des organismes libéraux alors que ce sont des organismes<br /> socialistes.<br /> Georges Lane<br /> Oui, il faut voir que ces institutions internationales ont été<br /> progressivement construites à partir de la décennie 1920, les<br /> gouvernements qui créaient ces institutions internationales ayant comme<br /> objectif de régir ces échanges internationaux, se réservant chacun dans<br /> son pays la gestion des échanges intérieurs. Et c'est ainsi que le<br /> premier organisme international à être créé fut la Banque des<br /> Règlements Internationaux, la BRI, et presque simultanément, le Bureau<br /> International du Travail. Nous sommes à la fin de la décennie 1920. Et<br /> quinze ans plus tard, à la fin de la guerre 39-45, il va y avoir ces<br /> fameuses organisations, l'ONU, qui prend la place de la SDN - chacun<br /> sait les effets que cette organisation a pu avoir, mais aussi le Fonds<br /> Monétaire International, la Banque Internationale pour la<br /> Reconstruction et le Développement, etc etc, pour ne pas parler par la<br /> suite de la création de l'OMS, (l'Organisation Mondiale de la Santé),<br /> de l'Organisation Alimentaire Internationale, etc etc.<br /> Toutes ces institutions internationales doivent être envisagées comme<br /> des éléments à caractère interventionniste dans les échanges<br /> internationaux, non pas pour les faciliter, mais pour que les états<br /> puissent avoir la mainmise sur, disons, les échanges en question.<br /> Le seul domaine où une institution n'avait pas été créée, où seuls des<br /> accords de libre-échange avaient été passés, c'était ce qu'on appelait<br /> hier le General Agreement on Tariffs and Trade, le GATT, qui a disparu<br /> dans la décennie 90 pour être mis sous la forme d'une organisation<br /> internationale qu'on appelle aujourd'hui l'Organisation Mondiale du<br /> Commerce. Et bien, ce General Agreement on Tariffs and Trade a quand<br /> même, lui, eu un petit effet en matière de libre-échange, puiqu'il est<br /> arrivé de la fin de la décennie 40 jusque à la décennie 80 à abaisser<br /> progressivement les obstacles aux échanges internationaux.<br /> Les obstacles dans ce domaine étaient, dans le vocabulaire officiel, de<br /> deux types, il y avait des règles tarifaires, et des règles<br /> non-tarifaires. Les règles tarifaires sont des règles en matière de<br /> prix, les règles non-tarifaires étant toutes les règles portant sur les<br /> quotas, sur les quantités, les plafonds, les planchers, etc etc.<br /> Bref cet organisme est quand même parvenu à quelques fins, puisque dans<br /> la décennie 80, il y a eu effectivement une libéralisation des échanges<br /> internationaux, tout le monde en a bénéficié, et cela a été accru par<br /> des décisions dans le cadre de la Communauté Économique Européenne, les<br /> années 85-86, à l'initiative de Margaret Thatcher. C'est ce qu'on a<br /> appelé l'Acte Unique. L'Acte Unique ayant comme objectif de créer pour<br /> 1993 un marché unique, un marché unique tant en matière financière que<br /> en matière non-financière.<br /> Le malheur a voulu, enfin le malheur si l'on peut dire, qu'il y ait<br /> cette destruction du Mur de Berlin, la disparition de l'URSS et il<br /> s'est passé ce fameux accord entre Mitterrand et Kohl, au sujet de la<br /> création à terme, effectivement, d'un état européen, l'étape<br /> intermédiaire étant la création d'une monnaie commune. Et cela a pris<br /> forme en 1992, c'est ce qu'on a appelé le traité de Maastricht, traité<br /> créant ce qu'on appelle aujourd'hui l'Union Européenne. Cette Union qui<br /> aujourd'hui atteint vingt-sept membres, et qui devrait, si l'on en<br /> croit le Traité auquel les irlandais, au moment où nous enregistrons,<br /> nous ne le savons pas, vont peut-être dire Non, ce qui va faire<br /> disparaître une bonne fois pour toutes ce traité dit de Lisbonne, et<br /> s'ils disent Oui, la porte est ouverte à la création d'un État européen<br /> au terme de ce que certains appellent le mini-traité.<br /> Bref, en matière mondiale, il y a eu, grâce aux accords de<br /> libre-échange conclus, une réduction des obstacles, qui a conduit à un<br /> développement très important des échanges, qui s'est combiné avec des<br /> progrès technologiques. Progrès technologiques en particulier dans ce<br /> qu'on a appelé les Nouvelles Techniques d'Information et de<br /> Communication. Et c'est la combinaison des deux qui a permis à de<br /> nombreux pays, on peut même dire au commerce mondial, d'augmenter dans<br /> de très fortes proportions et par conséquent de bénéficier à tous.<br /> Malheureusement, et c'est là où on est en plein mondialisme, et bien<br /> cette évolution n'a pas plu aux hommes de l'État et à tous ceux qui<br /> rêvent d'en faire partie, et tous ceux-là aujourd'hui font en sorte de<br /> dénaturer, de confondre, de créer des ambiguïtés sur les bienfaits de<br /> cette libéralisation des échanges internationaux.<br /> François Guillaumat<br /> Moi ce qui me frappe, c'est que ces institutions sont soit<br /> totalement inutiles ou nuisibles à la liberté des échanges, par exemple<br /> la FAO, le FMI, la Banque Mondiale, la BIRD, rien de tout cela n'est<br /> autre chose que du socialisme, le pillage des faibles par les puissants<br /> pour donner des privilèges et des prébendes à une caste d'une<br /> soi-disant élite autoproclamée qui méprise évidemment le peuple et qui<br /> de plus en plus cherche à s'émanciper de toute obligation de se faire<br /> élire par celui-ci. C'est aussi vrai dans le cadre de l'Union<br /> Européenne que dans le cas des institutions mondiales qui ne sont<br /> contrôlées par personne. Sans ces institutions mondiales, l'escroquerie réchauffiste (http://lumiere101.com/2008/01/22/le-rechauffisme/) par exemple n'aurait pas pu être lancée.<br /> Mais ce qui montre à quel point l'Union Européenne est contraire à la<br /> liberté des échanges en dépit même de certains de ses principes, comme<br /> la libre-circulation, c'est la réaction de la classe politique<br /> française, et finalement l'échec à libéraliser, de l'Acte Unique et des<br /> principes qu'il avait mis en œuvre. La classe politique française,<br /> voyant que l'Acte Unique prévoyait de nous imposer des réformes qui<br /> étaient nécessaires (libéralisations, suppression des monopoles), en a<br /> profité pour tenir un langage de démagogie au profit exclusif des<br /> groupes de pression, pour maintenir ces monopoles, pour se battre<br /> contre la destruction des monopoles qui étaient censés nous venir de<br /> Bruxelles.<br /> Et aujourd'hui, l'échec majeur, c'est la sécurité sociale.<br /> Le droit européen interdit le monopole de la sécurité sociale, le droit<br /> européen a imposé le changement de la législation française pour que<br /> les hommes de l'état français mettent fin au monopole de la sécurité<br /> sociale, il n'y a plus légalement de monopole de la sécurité sociale,<br /> et bien les hommes de l'état français continuent d'imposer le monopole<br /> de la sécurité sociale au mépris du droit européen, au mépris de la loi<br /> française, pourquoi, parce que cette déresponsabilisation par Bruxelles<br /> a donné aux politiciens et aux fonctionnaires français un nouveau<br /> prétexte, pour ainsi dire, pour s'opposer à la liberté des échanges.<br /> Et de même, l'Euro, c'est quoi l'Euro, c'est une mise en commun forcée<br /> des politiques monétaires, qui a pour effet net de déteriorer la<br /> qualité de la monnaie et d'aggraver le dilemme entre l'inflation et le<br /> chômage, mais c'est aussi un moyen de noyer la responsabilité du<br /> gouvernement français dans ses extravagances financières; et dans ses<br /> extravagances en matière de sécurité sociale. Le gouvernement français<br /> peut se cacher derrière l'Euro pour continuer à voler de l'argent en<br /> pure perte et pour continuer à accumuler des déficits sans que le<br /> marché, notamment le marché des devises, exprime sa défiance envers une<br /> politique aussi folle, par la dévaluation qui l'aurait sanctionnée<br /> autrement.<br /> Donc, le projet mondialiste et ses manifestations partielles<br /> dans l'Union Européenne est contraire à la liberté des échanges.<br /> Il est, de fait, et de plus en plus, dans l'intention. Il est<br /> complètement absurde de confondre le libre-échangisme et le<br /> mondialisme.<br /> Il y a une deuxième confusion qui n'a strictement aucun sens, qui est elle aussi formellement absurde, c'est le libéralisme et l'immigrationnisme inconditionnel (http://fr.liberpedia.org/Immigration).<br /> Vous avez malheureusement un certain nombre de gens qui passent pour<br /> libéraux, ou qui le sont réellement mais n'ont pas suffisamment<br /> réfléchi à cette question, qui se déclarent partisans de la liberté<br /> d'immigrer. C'était notamment le cas de Ludwig Von Mises. Mais Ludwig<br /> Von Mises disait quand même, si les socialistes hitlériens veulent<br /> s'installer en Grande Bretagne pour y changer la nature du<br /> gouvernement, il faudra pas les laisser faire. Mais Von Mises n'était<br /> pas un bon philosophe politique. C'était même pas un philosophe<br /> politique du tout, c'était un très grand économiste, mais c'était pas<br /> un bon philosophe politique.<br /> Et c'est vrai que les économistes en tant que tels ont en faveur de<br /> l'immigration un certain nombre d'arguments qui pourraient les faire<br /> passer pour des immigrationnistes; qu'ils ont le devoir de mettre en<br /> avant parce qu'ils sont vrais, et par conséquent ils ont leur place<br /> dans le débat sur l'immigration, mais le libéralisme en tant que tel<br /> est contraire à l'idée d'un immigrationnisme inconditionnel. Pourquoi,<br /> parce que que dit le libéralisme à propos de l'immigration? Ben il dit<br /> rien. Il dit, chacun a le droit d'inviter chez lui qui bon lui semble,<br /> et personne n'a le droit de s'installer chez les autres sans y avoir<br /> été invité. Et ça, c'est quelque chose qui trouve son expression<br /> naturelle dans un régime d'anarcho-capitalisme. Il n'y a pas de<br /> problème d'mmigration dans un régime anarcho-capitaliste parce que<br /> chaque propriétaire privé y invite qui il veut, et proscrit de sa<br /> propriété qui bon lui semble, sans avoir de comptes à rendre à qui que<br /> ce soit.<br /> Dans un régime anarcho-capitaliste il n'y a pas de problème<br /> d'immigration, parce qu'il n'y a pas d'étrangers, parce qu'il n'y a pas<br /> d'immigrés.<br /> Mais à partir du moment où vous ne croyez pas que le système<br /> anarcho-capitaliste puisse véritablement fonctionner pour l'instant, ou<br /> à partir du moment où il n'y a pas d'anarcho-capitalisme, où il existe<br /> un état, même un état ultra-minimal qui est chargé uniquement de la<br /> défense nationale, il s'ensuit qu'il y a des étrangers indésirables.<br /> Parce que la défense nationale sait tenir à l'écart du territoire<br /> national les étrangers que le souverain a jugé indésirables. Donc le<br /> libéralisme se distingue justement de l'anarcho-capitalisme en ce qu'il<br /> reconnaît qu'on ne peut pas véritablement se passer de l'état<br /> ultra-minimal. L'état ultra-minimal implique automatiquement la polices<br /> des étrangers. Elle implique automatiquement qu'il existe des étrangers<br /> indésirables, elle implique automatiquement que ces étrangers doivent<br /> être tenus à l'écart du sol national et qu'ils ne doivent pas être<br /> admis dans la communauté des citoyens à n'importe quelle condition.<br /> Donc l'immigrationnisme inconditionnel est logiquement incompatible<br /> avec le libéralisme. Et ça, c'est quelque chose qu'un grand nombre de<br /> libéraux ne comprennent pas, et à fortiori un certain nombre<br /> d'adversaires du libéralisme, surtout quand ils sont nationalistes.<br /> L'immigrationnisme inconditionnel implique une négation du droit de<br /> propriété sur le sol qui est le contraire absolu du libéralisme, c'est<br /> une lubbie communiste, et de ce point de vue, la confusion entre le<br /> libéralisme et l'immigrationnisme est absurde et il faut lui tordre le<br /> cou.<br /> Georges Lane<br /> Oui, à cet égard on peut souligner que les socialistes aiment<br /> bien faire référence à de prétendues imperfections du Droit.<br /> Aujourd'hui c'est à la mode dans certains modèles économiques. Et au<br /> nom de ces imperfections du Droit, ils disent, il faut que l'état<br /> intervienne. Et bien, en l'espèce, qu'est-ce qui est en question, ce<br /> n'est pas la propriété privée, mais c'est la propriété publique. De<br /> fait, des pays comme la France ont un domaine public, c'est l'état qui<br /> a la gestion de ce domaine public, et il s'avère qu'il ne se comporte<br /> pas en propriétaire de ce domaine public. Si tout le domaine était<br /> privé, que les propriétaires, et on ne voit pas pourquoi ils ne<br /> mèneraient pas leur gestion comme ils doivent, puisqu'ils ont choisi<br /> d'être propriétaires, et bien toutes les propriétés constituant le<br /> territoire ne poserait aucune difficulté. Autrement dit, les immigrés,<br /> sur le territoire, seraient nécessairement invités, par untel et untel,<br /> il n'y aurait pas de problème d'immigration. Autrement dit, s'il y a un<br /> problème d'immigration, ce problème est lié aux faits que l'état dans<br /> sa fonction de propriétaire du domaine public, ne remplit pas les<br /> obligations que tout propriétaire dans son domaine privé croit bon de<br /> respecter.<br /> François Guillaumat<br /> L'état ne peut pas se conduire comme un propriétaire dans la mesure où il ne l'est pas. On peut penser comme le dit Hoppe qu'un monarque doit traiter le domaine public national comme une<br /> propriété privée; c'est d'ailleurs ce qu'il fait. Et à ce titre il va<br /> inviter les étrangers désirables et va tenir à l'écart les étrangers<br /> indésirables de son point de vue. À partir du moment où il y a un état,<br /> le souverain décide qui sont les étrangers désirables et qui sont les<br /> étrangers indésirables. Le problème de la pseudo-démocratie socialiste,<br /> c'est qu'elle a besoin de clientèle et de prétextes pour voler. Pour un<br /> pseudo-démocrate socialiste, les étrangers que n'importe quel<br /> propriétaire jugerait indésirables, c'est-à-dire des gens qui sont<br /> improductifs voir dangereux, lui les considère comme désirables parce<br /> qu'ils peuvent devenir une clientèle de son parasitisme institutionnel d'état (http://fr.liberpedia.org/Parasite_social_institutionnel).<br /> Et c'est ce qui se passe avec l'immigration dans la pseudo-démocratie<br /> socialiste à la française. Le souverain nominal c'est le peuple.<br /> C'est-à-dire que toute immigration qui a lieu contre l'opinion<br /> majoritaire est injuste. Elle est illégitime au regard du principe<br /> démocratique qui fait que le souverain de cet état-là, c'est le peuple.<br /> Donc, le simple fait qu'un immigré est installé sur le sol national<br /> alors que la majorité de la population était hostile à cette<br /> immigration est un acte criminel. La présence de l'immigré contre la<br /> volonté du souverain qui est le peuple est un acte criminel. C'est un<br /> acte d'invasion. Et à fortiori, dans la pseudo-démocratie socialiste,<br /> dans la mesure où la grande majorité de ces envahisseurs vit d'argent<br /> volé par la force au peuple en question, c'est une deuxième violation<br /> manifeste du principe démocratique, c'est-à-dire du droit des citoyens,<br /> mais en plus, c'est une violation des droits de l'Homme, dans la mesure<br /> où les droits de l'Homme c'est justement le droit de n'être pas<br /> esclave.<br /> La population hôte, la population d'accueil dans cette politique<br /> pseudo-démocratique socialiste, voit ses droits violés à deux titres,<br /> en tant que citoyen, et en tant qu'être humain. Puisque en tant que<br /> citoyen on voit mépriser son droit de décider de l'immigration, en tant<br /> que citoyen on voit censurer son droit de protester contre cette<br /> violation des droits du citoyen, et en tant qu'être humain, c'est une<br /> violation des droits de l'Homme parce que les envahisseurs vivent par<br /> la force sur le dos des indigènes. Et, de ce fait, en esclavagistes,<br /> sur le dos de ses esclaves.<br /> Donc la politique d'immigration menée par les gouvernements<br /> pseudo-démocratiques socialistes successifs depuis une trentaine<br /> d'années est doublement contraire aux Droits de l'Homme et du Citoyen,<br /> et évidemment elle est totalement contraire aux principes du<br /> libéralisme.<br /> Alors, de ce point de vue là, il y a une troisième confusion qu'il faut<br /> dissiper, ce que fait d'ailleurs très bien Hans-Hermann Hoppe encore une fois, c'est la confusion entre l'importation des biens et<br /> l'immigration des gens. Je me rappelle, c'est l'argumentation de<br /> Jean-Marie Le Pen contre la liberté des échanges, contre le<br /> libre-échange, disant que dans une maison on n'ouvre pas toutes les<br /> fenêtres et toutes les portes à n'importe qui et n'importe quoi. Mais<br /> c'est une confusion entre l'importation des biens et l'immigration des<br /> gens. Parce que une importation de produit a toujours été invitée par<br /> quelqu'un qui se trouve dans la maison. Si dans votre maison arrive un<br /> bien, c'est parce qu'il a été invité, par un propriétaire légitime ou<br /> par un résident légitime de la maison en question; en d'autres termes<br /> toutes les importations ont été invitées par quelqu'un qui avait le<br /> droit de la faire.<br /> Alors que les étrangers eux se déplacent qu'on les ait invités ou pas.<br /> Et, de même qu'il est impossible qu'une importation n'ait pas été<br /> voulue par un résident légitime sur le territoire national, de même il<br /> est parfaitement possible qu'un immigré ne soit pas voulu par le<br /> propriétaire légitime du territoire national. Il y a lieu de distinguer<br /> de la manière la plus stricte la liberté des échanges qui est une<br /> simple conséquence du droit de propriété, et cette prétendue liberté<br /> d'immigrer qui, si on la prend inconditionnellement, est une négation<br /> du droit de propriété. Il n'y a pas une confusion à faire entre les<br /> deux, il y a une distinction absolue à faire entre les deux.<br /> La liberté des échanges est une expression de la propriété naturelle,<br /> et elle est l'incarnation même de la justice naturelle, alors que<br /> l'immigrationnisme inconditionnel, c'est la négation de la propriété<br /> sur le sol, c'est-à-dire la négation de la justice naturelle.<br /> De ce point de vue là, la distinction est absolue, et ceux qui font la<br /> confusion, que ce soit pour prôner l'immigrationnisme inconditionnel,<br /> ou pour se servir du caractère illégitime de l'immigration pour<br /> condamner le libre-échange, ces gens-là entretiennent la confusion, et<br /> ils en abusent.<br /> Alors, il y a une quatrième confusion qu'il y a lieu de<br /> dénoncer à propos du mondialisme, c'est celle qui consiste à postuler<br /> une fausse identité d'intérêts entre les résidents nationaux face à la<br /> politique protectionniste. À partir du moment où le produit importé a<br /> été invité par un résident légitime, il s'ensuit que le protectionnisme<br /> viole les droits du résident légitime. Et en empêchant cette<br /> invitation, en l'interdisant, en l'entravant, le protectionnisme viole<br /> un droit légitime. Et en violant un droit légitime, il crée une pomme<br /> de discorde entre les résidents nationaux. Il n'y a absolument aucune<br /> solidarité entre le voleur et son volé, comme on l'a déjà dit à<br /> plusieurs reprises. Le protectionniste est un voleur, l'importateur<br /> bafoué est un volé. Le protectionniste est un criminel, l'importateur<br /> est un propriétaire légitime qu'il voit disposer de son bien contre son<br /> consentement. Le protectionnisme n'est pas l'expression d'une<br /> solidarité nationale, qui serait naturelle, il est incompatible avec la<br /> solidarité nationale, puisque bien au contraire il crée un conflit<br /> entre les résidents. De ce point de vue là, il n'y a aucune identité<br /> des intérêts entre les nationaux, de même qu'il n'y a aucune identité<br /> des intérêts entre les étrangers face à la politique protectionniste.<br /> La politique protectionniste, c'est une politique qui oppose des<br /> résidents nationaux entre eux. Le salétranger (http://fr.liberpedia.org/Salz%C3%A9trangers) n'est que le chiffon rouge qu'on agite devant le nationaliste pour lui<br /> faire perdre de vue que le protectionnisme crée un conflit à<br /> l'intérieur de la communauté nationale, c'est-à-dire que c'est le<br /> contraire même de la solidarité nationale.<br /> Alors, maintenant, après avoir parlé des confusions, on peut<br /> parler des fausses distinctions.<br /> Et la fausse distinction indissociable de ce que je viens de démontrer,<br /> c'est la fausse distinction entre l'intérêt national et l'intérêt<br /> étranger. Si on examine, au terme du premier degré de l'analyse<br /> économique qui est le raisonnement comptable, les intérêts en cause<br /> dans une politique protectionniste, on se rend compte que la politique<br /> protectionniste non seulement vole des résidents nationaux pour donner<br /> le butin de ce vol à des résidents nationaux, c'est-à-dire crée le<br /> conflit entre résidents nationaux dont j'ai parlé tout à l'heure, mais<br /> qu'elle crée aussi des conflits entre les salétrangers (http://fr.liberpedia.org/Salz%C3%A9trangers) qui servent d'alibi à cette politique. Le protectionnisme favorise des<br /> résidents nationaux aux dépends d'autres résidents nationaux, mais il<br /> favorise aussi des résidents étrangers aux dépends d'autres résidents<br /> étrangers. Les victimes de la politique protectionniste ne sont pas<br /> seulement les importateurs, qui voudraient pouvoir acheter moins cher<br /> leurs produits à l'étranger, ce sont aussi les producteurs qui ont<br /> besoin de pouvoir s'approvisionner aux meilleures conditions pour<br /> demeurer concurrentiels, et c'est aussi les exportateurs, qui ont<br /> besoin que le salétranger puisse nous vendre ses produits, afin que lui<br /> il puisse lui vendre les siens.<br /> Finalement le raisonnement comptable démontre que l'effet net sur la<br /> richesse nationale du protectionnisme, c'est d'appauvrir le pays. De ce<br /> point de vue là, les protectionnistes sont des traîtres. Ils ne sont<br /> pas seulement des créateurs de conflits à l'intérieur de la communauté<br /> nationale, ce sont des traîtres, puisqu'ils affaiblissent leur pays par<br /> incompétence, par aveuglement idéologique, et refus de reconnaître la<br /> vérité qui est à la portée d'un élève de 5ème, puisqu'il ne s'agit que<br /> d'appliquer les règles de l'algèbre, de ne pas se tromper de signe, de<br /> ne pas prendre un gain pour une perte, et une perte pour un gain.<br /> Alors de ce point de vue là, il y a un sophisme qui est caractéristique<br /> chez les soi-disant nationalistes et qui consiste à prétendre<br /> disqualifier le raisonnement libre-échangiste sous prétexte qu'il<br /> serait porteur de valeurs, et que les nationalistes ne reconnaîtraient<br /> pas ces valeurs-là. Il s'agit d'un raisonnement que Frédéric Bastiat (http://fr.liberpedia.org/Bastiat) avait bien résumé en disant, voilà, je vous explique que deux et deux<br /> font quatre, et vous vous me dîtes que je suis un économiste sans cœur,<br /> quelqu'un qui n'a aucune compassion, qui veut le malheur des autres.<br /> Deux et deux font quatre quelles que soient les intentions, quelles que<br /> soient les valeurs. La théorie économique, et à fortiori le<br /> raisonnement algébrique, ne sont pas en eux-même porteurs de valeurs,<br /> ils disent, "ceci est"; "si vous faîtes ceci, voici ce qui va se<br /> passer". Et en l'espèce, le raisonnement comptable démontre que le<br /> protectionnisme appauvrit le pays auquel son gouvernement l'afflige, et<br /> puis voilà. Et si vous voulez continuer à faire du protectionnisme,<br /> c'est-à-dire si vous voulez ruiner vos concitoyens et affaiblir votre<br /> nation, vous pouvez le faire. Seulement ce que dit le raisonnement<br /> économique, c'est que vous allez probablement à l'encontre de vos<br /> intérêts proclamés. Alors évidemment le comptable c'est un individu à<br /> l'esprit étriqué, au cœur sec, seulement le raisonnement comptable<br /> c'est le seul qui permette en théorie économique, et avec les limites<br /> de ce type de raisonnement, c'est pour ça qu'il y a quatre autres<br /> niveaux dans la théorie en question, c'est le seul qui permette de<br /> définir de façon objective l'intérêt national. Est-ce que l'ensemble<br /> des résidents est enrichi, ou est-ce que l'ensemble des résidents est<br /> plus pauvre, du fait de telle ou telle politique.<br /> On a quelquefois l'impression que les nationalistes se servent de<br /> l'alibi de ce prétendu conflit de valeurs alors qu'il ne s'agit que<br /> d'une question de fait, pour ne pas voir que le protectionnisme est<br /> contraire justement à ce qu'ils seraient bien obligés d'appeler<br /> l'intérêt national s'ils se pliaient aux disciplines de l'arithmétique;<br /> en tout cas, ou de l'algèbre, en l'espèce.<br /> On a affaire à des gens qui refusent d'examiner un raisonnement qui est<br /> aussi vrai que deux et deux font quatre, parce qu'ils préfèrent,<br /> finalement, aller à la poursuite du chiffon rouge qu'on leur agite sous<br /> le nez, avec le salétranger, et parce qu'on refuse de voir que la<br /> politique en question oppose les intérêts nationaux entre eux, qu'on<br /> refuse de voir que c'est une politique qui redistribue la richesse de<br /> façon complètement aléatoire de part et d'autre de la frontière, de<br /> sorte que la frontière n'est pas le lieu d'opposition entre les<br /> intérêts.<br /> C'est un refus de voir que la frontière n'est pas le lieu d'opposition<br /> entre les intérêts, du fait de la politique protectionniste. Et c'est<br /> apparemment un attachement sentimental à l'idée de défendre le<br /> territoire national, cette idée de souveraineté nationale, comme je dis<br /> souvent, comme un furoncle mal placé.<br /> Là on en sait pas très bien quoi faire pour ramener les<br /> protectionnistes à la raison, à l'idée d'examiner les faits pour ce<br /> qu'ils sont, au lieu de se chercher des alibis dans un prétendu conflit<br /> de valeurs.<br /> Georges Lane<br /> Mais à cet égard je voudrais, François, insister sur un point:<br /> la comptabilité à laquelle vous faîtes référence, c'est la comptabilité<br /> en droit constaté, c'est-à-dire la comptabilité qui repose sur les<br /> échanges de droits de propriété entre les gens. Ce n'est pas une<br /> comptabilité farfelue qui va faire intervenir n'importe quel prix ou<br /> n'importe quelle idée qui sera passé par la tête de l'organisateur de<br /> cette comptabilité. Autrement dit, c'est pour ça que j'insiste sur ce<br /> point, la comptabilité à laquelle vous faîtes référence repose sur des<br /> valeurs. Elle repose sur les droits de propriété dont sont dotées les<br /> personnes en question. Et il ne s'agit pas de condamner ces droits de<br /> propriété. C'est une des façons par lesquelles l'individu, l'être<br /> humain, existe. Autrement dit cette comptabilité n'est pas amorale,<br /> elle est tout à fait morale. Et c'est étant donné cette comptabilité<br /> qu'on peut justement parler des vols, qu'on peut parler des<br /> destructions, des saccages qui vont être commis par la puissance<br /> publique.<br /> François Guillaumat<br /> Oui, ce que ça veut dire en fait, c'est que non seulement la<br /> science économique, comme toute science, dépend de valeurs qui sont<br /> celles de l'honnêteté, de la non-agression (http://fr.liberpedia.org/Non-agression_principle_(NAP)),<br /> et qu'en plus, pour que les chiffres que nous donne la comptabilité<br /> aient un sens, il faut justement que ce vol, que ce saccage n'ait pas<br /> lieu. Sinon les chiffres ne veulent rien dire. C'est pour ça que la<br /> partie étatique de la comptabilité ne veut rien dire.<br /> En plus de la fausse distinction entre l'intérêt national et l'intérêt<br /> étranger à propos du protectionnisme, une autre distinction qu'il faut<br /> dénoncer, c'est l'idée complètement fausse comme quoi la frontière<br /> serait non seulement le lieu d'opposition des intérêts, mais serait<br /> l'occasion d'une politique différente des autres. Car il est en réalité<br /> indifférent qu'on entrave les échanges aux frontières, ou qu'on les<br /> entrave à l'intérieur des frontières. C'est sur cette fausse<br /> distinction que repose tout le reproche fait aux socialistes<br /> internationalistes d'être partisans du libre-échange. Pourquoi est-ce<br /> qu'ils sont apparemment partisans du libre-échange, parce qu'ils<br /> veulent supprimer les frontières. Mais ils ne sont pas pour que les<br /> échanges soient libres, les socialistes. Les socialistes sont pour que<br /> les frontières disparaissent en tant qu'obstacle, en tant que limite au<br /> pouvoir de la police sous leurs ordres a de voler les citoyens. Et en<br /> tant que socialiste, vous pouvez entraver les échanges ou bon vous<br /> semble, n'importe où. Où vous pouvez envoyer les policiers, les<br /> gendarmes et les douaniers. En d'autres termes, la frontière non<br /> seulement n'est pas le lieu d'opposition des intérêts, puisque dans le<br /> protectionnisme les salétrangers profitent ou souffrent de façon<br /> aléatoire au même titre que les gentils nationaux, mais la frontière<br /> n'est pas le lieu de mise en œuvre d'une politique spécifique, la<br /> frontière n'est qu'un des endroits où la police, ou la gendarmerie ou<br /> les douaniers peuvent voler les producteurs sur l'ordre des prédateurs<br /> étatiques. Il n'y a aucune différence de nature entre les entraves aux<br /> échanges que les hommes de l'état imposent aux frontières et les<br /> entraves aux échanges que les hommes de l'état à distance des<br /> frontières. Le protectionnisme en l'espèce n'est pas du tout une<br /> politique différente des autres, c'est une politique qui se trouve<br /> s'appliquer à un certain endroit mais ses effets contraignants sont<br /> tout à fait identiques à celles des autres.<br /> Et à cet égard il y a une autre distinction qui n'a aucun sens,<br /> c'est la distinction entre protectionnisme et fiscalisme.<br /> Cette distinction n'a aucun sens, parce qu'il y a une équivalence<br /> absolue, qui est même mathématiquement démontrable, entre le monopole<br /> et l'impôt-subvention.<br /> Le monopole s'empare du bien d'autrui contre son consentement comme<br /> l'impôt, et donne le butin de ce vol à un receleur que les hommes de<br /> l'état n'ont pas forcément voulu qu'il soit, comme la subvention.<br /> De ce point de vue là, l'impôt-subvention et le monopole<br /> protectionniste ont les mêmes effets contraignants. C'est une<br /> redistribution de producteurs innocents vers des prédateurs et des<br /> receleurs qui eux ne le sont pas. Et c'est une destruction de richesse,<br /> à fortiori en raison de la loi Bitur-Camember (http://fr.liberpedia.org/Loi_de_Bitur-Camember),<br /> et c'est une redistribution et une destruction de richesse aléatoire.<br /> En ce sens que ce sont très rarement les victimes désignées de ce genre<br /> de politiques qui en supportent réellement la charge et ce ne sont que<br /> très rarement les bénéficiaires désignés de ces politiques qui s'en<br /> trouvent enrichis. C'est une redistribution au hasard, et c'est une<br /> destruction certaine, et il n'y a aucune différence entre le<br /> protectionnisme et le fiscalisme. Et d'ailleurs on peut s'en apercevoir<br /> rien qu'en examinant les actes qui constituent le protectionnisme,<br /> parce qu'une grande partie du protectionnisme passe par l'impôt, passe<br /> par des droits de douane. On ne peut pas distinguer le protectionnisme<br /> par les droits de douane du fiscalisme, puisque c'est les mêmes actes.<br /> De ce point de vue là, cette distinction, non seulement n'a aucun sens<br /> au regard d'un économiste, mais elle n'a même pas de sens au regard<br /> d'un juriste lambda. Cette distinction implique une contradiction dans<br /> un discours qui prône le protectionnisme tout en dénonçant le<br /> fiscalisme. On ne peut pas faire les deux. Quand on fait les deux, on<br /> se disqualifie, on annule son discours. On n'a pas de politique, on n'a<br /> rien à proposer. On est hors-jeu. Et non seulement on est hors-jeu,<br /> mais en plus on donne à la droite "molle" tous les prétextes pour faire<br /> de la démagogie. Puisqu'on a cessé de dénoncer le socialisme, on a<br /> trahi l'anti-socialisme, et par conséquent le socialisme peut se donner<br /> libre cours.<br /> Enfin, le discours anti-mondialiste, aujourd'hui, non seulement<br /> trahi l'anti-socialisme, mais il reprend des arguments que nous avons<br /> déjà vus chez les socialistes.<br /> Je pense en particulier à Éric Zemmour, qui dit des choses admirables<br /> quand il analyse la politique française, puis on dirait qu'il a été<br /> touché par le radjaidjah quand il parle d'économie. Éric Zemmour tient<br /> le discours du Front National, pas plus intelligemment, mais de façon<br /> mieux acceptée, pour des raisons de racisme institutionnel évidentes<br /> pour tous, Éric Zemmour raisonne comme les socialistes vis-à-vis de la<br /> prétendue protection sociale. Et il est complètement aveugle au fait<br /> que la prétendue protection sociale est un leurre absolu, que les<br /> prétendues conquêtes sociales se sont faites sur le dos des salariés,<br /> que les victimes et les bénéficiaires de la redistribution politique<br /> socialiste ne sont pas ceux que disent leurs partisans et leurs<br /> administrateurs, mais il tient le discours socialiste.<br /> Pourquoi et en quoi tient-il le discours socialiste? Parce que le<br /> socialisme échoue pour trois raisons: le socialisme échoue parce que<br /> ses esclaves lui échappent, soit en choisissant d'investir dans des<br /> activités non taxées, soit en quittant le pays. C'est ce qui arrive<br /> quand vous achetez des produits fabriqués par des pays moins<br /> socialistes, vous échappez en partie au socialisme. Quand vous allez<br /> vous installer dans un pays étranger, quand vous allez mettre votre<br /> argent dans un pays étranger, vous échappez au socialisme.<br /> C'est que les socialistes vitupèrent sous la dénomination de<br /> délocalisation, de fuites des capitaux, c'est ce que la maîtresse de<br /> plantation servile Martine Aubry dénonçait quand elle insultait les<br /> esclaves en fuite qui allaient s'installer à Londres ou à Bruxelles<br /> pour échapper à l'esclavage socialiste.<br /> Le socialisme échoue donc pour cette première raison, que les gens<br /> essayent de lui échapper, et y parviennent dans une certaine mesure.<br /> Mais le socialisme fondamentalement échoue parce qu'il détruit la<br /> richesse, et parce qu'il la détruit à 100%, comme nous l'avons démontré<br /> avec la loi de Bitur-Camember (http://fr.liberpedia.org/Loi_de_Bitur-Camember).<br /> Il détruit tout ce qu'il touche. C'est vraiment une machine à fabriquer<br /> de la merde à partir des efforts et de la peine des hommes, et donc il<br /> détruit à 100% la richesse qu'il vole.<br /> Et enfin, troisième raison pour laquelle le socialisme échoue,<br /> c'est parce que ses bénéficiaires et ses victimes ne sont pas ceux<br /> qu'il voulait. Parce qu'il y a les lois de l'économie, qui font que ses<br /> victimes lui échappent et que ses bénéficiaires sont les plus malins ou<br /> ceux qui se trouvent posséder les actifs les plus spécifiques à<br /> l'activité subventionnée, et par conséquent le socialisme échoue parce<br /> qu'il n'enrichit pas ceux qu'il voudrait enrichir, et qu'il n'appauvrit<br /> pas ceux qu'il voudrait appauvrir.<br /> Or, aujourd'hui, que dit le discours anti-mondialiste,<br /> anti-mondialisation à propos du socialisme: il reproche à la liberté<br /> des échanges de mettre en cause la prétendue protection sociale et les prétendus services publics (http://fr.liberpedia.org/Service_public).<br /> Il raisonne comme le socialiste, qui croit que le socialisme échoue,<br /> non pas parce qu'il est intrinsèquement destructeur et aléatoire, mais<br /> parce que ses victimes, parce que ses esclaves désignés réussissent à<br /> lui échapper. Et c'est profondément désolant de voir des gens à<br /> certains égards admirablement intelligents tenir ce discours socialiste<br /> d'aveuglement total, face aux effets réels de la politique en question.<br /> Alors, en conclusion, on pourra dire que le protectionnisme n'est qu'un<br /> aspect du socialisme, et que tout socialisme est protectionniste, même<br /> que tout protectionnisme est socialiste.<br /> Mais que les gens qui vitupèrent le mondialisme sans avoir renoncé au<br /> socialisme et à ses œuvres, auront toujours le dessous par rapport aux<br /> socialistes internationalistes, et pour les raisons que nous avons<br /> dîtes au départ, à savoir que ce qui limite le socialisme, c'est les<br /> frontières, c'est le pouvoir de police qui s'arrêtent aux frontières.<br /> C'est que les hommes de l'état socialiste qui veulent voler leurs<br /> victimes, qui veulent dépouiller leurs esclaves, ne peuvent pas aller<br /> voler et dépouiller leurs esclaves au-delà des frontières. De sorte que<br /> si ce que vous voulez faire, c'est préserver le socialisme, vous y<br /> réussirez beaucoup mieux en détruisant les frontières qu'en les<br /> préservant. Si c'est le socialisme que vous voulez, vous allez à<br /> l'encontre de votre projet en dénonçant le mondialisme. Il faut au<br /> contraire pousser à la roue du mondialisme comme l'ont parfaitement<br /> compris ceux qui s'appellent les alter-mondialistes et dont on est bien<br /> obligé de comprendre qu'ils ont compris ce que la plupart des<br /> nationalistes français, eux, ne comprennent pas.<br /> À savoir que si on veut le socialisme, il faut que ce socialisme soit<br /> mondial.<br /> Si vous êtes contre le mondialisme, et bien il faut être contre le<br /> socialisme, par ce que c'est la seule position qui soit cohérente. Et<br /> vous continuerez à servir le mondialisme tout en le dénonçant si vous<br /> continuez à défendre les prétendus services publics, la prétendue<br /> protection sociale, et à dénoncer les esclaves du socialisme qui<br /> réussissent à lui échapper.<br /> Georges Lane<br /> Pour conclure, je dirais que ce que nous venons de dire nous<br /> situe un peu plus de cent ans après un ensemble d'articles de Vilfredo<br /> Pareto, qui va sortir aux Éditions du Trident (http://www.editions-du-trident.fr/index.htm) sous le titre Le Péril socialiste.<br /> Ces articles, écrits à la fin du XIXème siècle, s'interrogeaient<br /> justement sur le péril socialiste qui était à l'horizon, titre d'un<br /> article dans cet ouvrage et des aspects de ce péril, qui était<br /> l'étatisme et qui était le protectionnisme.<br /> Cet ouvrage va paraître au mois de juillet, vous verrez que l'actualité<br /> de cette fin du XIXème siècle est tout à fait proche de celle qu'on<br /> vient de dire aujoud'hui, au début du XXIème siècle. En d'autres<br /> termes, un grand nombre de gens n'ont strictement rien appris, rien<br /> compris, ils continuent à répéter les mêmes absurdités, et ils<br /> continuent en conséquence à faire le malheur des gens qu'ils<br /> assujetissent à toutes leurs boîtes à outils de règles<br /> protectionnistes, de règles de vol, des produits des efforts de chacun<br /> des individus.
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