Plan canadien de lutte contre la pandémie d'influenza Annexe E

Publié le par RR

Plan canadien de lutte contre la pandémie d'influenza
 Annexe E
 
Recommandations sur la planification de l'utilisation
des médicaments antigrippaux (antiviraux) au Canada durant une pandémie.
 
Extraits :
 
« Contexte
 
Considérations d’ordre général
 
Les antiviraux (médicaments antigrippaux) sont efficaces dans le traitement et la prophylaxie et ils auraient un rôle à jouer dans une stratégie complémentaire à la vaccination dans la gestion d’une pandémie d’influenza.
Les antiviraux seront vraisemblablement la seule intervention dirigée de façon spécifique contre le virus durant l’intervention initiale de lutte contre la pandémie, étant donné qu’il n’est pas probable que le vaccin soit disponible durant les premiers moins d’une pandémie. La protection offerte par les antiviraux est pratiquement immédiate et elle n’interfère pas avec la réponse aux vaccins antigrippaux inactivés.
Les approvisionnements actuels d’antiviraux, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Canada, sont très limités. Pour le moment, il se fait une utilisation « courante » limitée de ces médicaments au Canada durant les saisons annuelles d’influenza; cela incite donc peu les fabricants à stocker de grandes quantités de ces produits au Canada. La question de l’assurance de l’approvisionnement en cas de pandémie se doit d’être abordée durant les activités de planification.
 
Avant l’incident d’influenza aviaire de Hong Kong en 1997, les antiviraux n’étaient pas considérés comme une composante de l’intervention canadienne en cas de pandémie, compte tenu des coûts et d’autres facteurs. Durant l’éclosion de Hong Kong, plusieurs pays ont rapidement écoulé les approvisionnements mondiaux de médicaments antigrippaux. À la lumière des leçons tirées depuis 1997 et de l’homologation de nouveaux agents antiviraux, les inhibiteurs de la neuraminidase, le Groupe de travail sur les antiviraux du Comité sur la pandémie d’influenza a été formé afin d’élaborer des options, de faire des recommandations et d’établir des directives sur l’utilisation des antiviraux…. »Annexe E _ 109 février 2004
 
 
« Recommandations du groupe de travail sur les antiviraux
Voici une liste des recommandations du Groupe de travail sur les antiviraux qui peut aider à planifier la composante antivirale d’un plan d’intervention en cas de pandémie d’influenza.
 
1. Appuyer le but de la planification en cas de pandémie d’influenza comme suit :
Premièrement pour minimiser la maladie grave et les décès dans l’ensemble et
deuxièmement pour minimiser la perturbation sociale chez les Canadiens suite à une
pandémie d’influenza.
 
2. Les vaccins, s’ils sont disponibles et lorsqu’ils le sont, doivent être considérés comme le premier niveau de prévention d’une pandémie d’influenza.
 
3. La question de l’assurance de l’approvisionnement en médicaments antiviraux devrait être traitée lors de la planification de la période prépandémique.
 
4. Les gouvernements FPT doivent contrôler l’approvisionnement et la distribution des médicaments antigrippaux disponibles, jusqu’à l’utilisateur final, lors d’une pandémie.
 
5. Les antiviraux ne devraient être utilisés dans une communauté que lorsque le virus de la pandémie d’influenza est détecté dans la communauté. Le déclencheur du début de l’utilisation des antiviraux dans la communauté sera décidé à l’échelle locale, conjointement avec la province ou le territoire et dépendra de la disponibilité.
 
6. Pendant une pandémie, la quantité d’amantadine requise par les personnes atteintes de la maladie de Parkinson doit être réservée à cette indication.
 
7. Durant une pandémie, la stratégie antivirale doit faire usage de tous les médicaments antigrippaux accessibles aux Canadiens. Les inhibiteurs des canaux ioniques M2 (p. ex., amantadine) ou les inhibiteurs de la neuraminidase (p. ex., oseltamivir) peuvent être utilisés dans la prophylaxie, mais seuls les inhibiteurs de la neuraminidase devraient être employés dans le traitement.
 
8. Les groupes prioritaires suivants doivent être utilisés pour les besoins de la planification durant la période interpandémique quant à l’utilisation des médicaments antigrippaux lors de pénuries.
 
9. La sensibilité des souches circulantes d’influenza aux antiviraux disponibles devrait être surveillée.
 
10. Compte tenu des preuves scientifiques en évolution rapide, il convient de procéder à un réexamen régulier des recommandations et des options de traitement et de prophylaxie avec les antiviraux. »Annexe E _ 111 février 2004
 
 
« Questions en suspens
Le groupe de travail sur les antiviraux a identifié plusieurs questions qui ne sont pas encore réglées. Certaines de ces questions seront abordées en consultation avec les autres groupes de travail sur la pandémie, tandis que d’autres nécessitent de la recherche et une consultation auprès des fabricants de médicaments.
 
Il subsiste plusieurs questions rattachées à l’approvisionnement en antiviraux, notamment :
. assurance de l’approvisionnement
. achat en vrac
. contrôle de l’inventaire
. possibilité de production nationale (explorer la possibilité de fabriquer les matières premières de l’amantadine au Canada)
. séquestration des approvisionnements disponibles en vue de l’utilisation pour la santé publique et les patients atteints de la maladie de Parkinson (doit connaître la quantité de médicament utilisée par les patients atteints de la maladie de Parkinson)
 
. acheter davantage de médicaments au moment d’une pandémie (disponibilité probable et cela doit-il être fait si des médicaments sont disponibles)
 
Ces questions d’approvisionnement seront examinées plus en profondeur par un sous-comité du Groupe de travail sur les antiviraux.
 
Toutes les lignes directrices sur les antiviraux doivent être validées pendant la période prépandémique. Les recommandations concernant l’utilisation des antiviraux par les groupes ciblés en temps de pénurie requièrent de plus amples consultations, notamment sur l’éthique et l’opinion publique. Il est également nécessaire de préciser une définition plus spécifique des groupes à risque élevé.
 
Des données supplémentaires sont requises sur l’efficacité des inhibiteurs de la neuraminidase en tant qu’agents prophylactiques, ainsi que la preuve qu’ils sont plus efficaces que l’amantadine comme agents prophylactiques, de même que la réduction du coût de ces médicaments avant qu’ils ne puissent être envisagés dans la prophylaxie.
 
Bien qu’il n’y ait aucune donnée sur l’utilisation de l’un de ces médicaments antiviraux dans la maîtrise d’influenza pandémique, la recherche durant la période interpandémique procure des résultats raisonnablement robustes sur lesquels on peut étayer la stratégie pharmaceutique antivirale en cas de pandémie.
 
La communication avec les professionnels de la santé et le public sur l’utilisation appropriée des antiviraux est nécessaire durant les périodes prépandémiques et pandémiques. Les principes cliniques directeurs de l’utilisation des antiviraux dans les hôpitaux et la communauté seront élaborés dans le cadre des lignes directrices sur les soins cliniques. Il reste à évaluer les lignes directrices sur la livraison/l’administration des antiviraux, la surveillance de la distribution des médicaments, leur consommation et leur perte, incluant l’innocuité des antiviraux.
 
Il faut élaborer et diffuser durant la période prépandémique le matériel de communication sur l’utilisation appropriée des médicaments antiviraux qui est destiné aux fournisseurs de soins de santé et au public.
 
De la recherche durant la période prépandémique et des protocoles d’étude au moment d’une pandémie sont requis afin d’évaluer plus en profondeur les résultats des stratégies antivirales précises de prophylaxie et de traitement.
 
Les questions à étudier comprennent :
. Les résultats des interventions spécifiques et la valeur de la prophylaxie par rapport au traitement antiviral.
. Les avantages des antiviraux dans la réduction des complications de l’influenza et du décès, particulièrement chez les personnes à risque élevé et celles atteintes d’influenza sévère (p. ex., pneumonite virale sévère).
. L’efficacité et l’innocuité des antiviraux dans le traitement et la prophylaxie des enfants et de groupes à risque élevé choisis tels que les enfants en bas âge, les femmes enceintes, les personnes immunodéprimées, les personnes âgées atteintes de maladie sous-jacente.
. La posologie efficace minimale et la durée de la prophylaxie ou du traitement de l’influenza avec ou sans complication.
. L’utilisation d’un traitement associé dans diverses populations.
. Le mécanisme de résistance aux deux classes d’antiviraux et l’évaluation des conséquences biologiques (infectiosité, virulence) de la résistance.
. L’utilisation des épreuves en laboratoire incluant les diagnostics rapides afin d’aider à la prise de décisions sur l’utilisation des antiviraux.
. L’effet de l’administration d’antiviraux sur la réponse aux vaccins antigrippaux vivants atténués.
 
. Les durées de conservation des antiviraux et des matières premières, abstraction faite de celles qui sont estimées par les fabricants. » Annexe E _116
 

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P
Etes-vous toujours à la recherche d'articles concernant la contagion inter-humaine de H5N1?<br /> Je suis tombée sur cet article mais mes connaissances en anglais ne me permettent pas de le traduire correctement. Au cas où cela vous interresse et que vous puissiez le traduire, voici l'adresse :<br /> http:www.cdc.gov/ncidod/EID/vol11no07/05-0070.htm<br /> Cordialement.
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C
Salut, Drakkar<br /> <br /> Cela fait un bon moment que je n'ai pas alimenté mon blog, mais je vais reprndre le fil bientôt<br /> <br /> Je te soumets une info (?) un phramacien m'a indiqué que Villepin ferait prochainement une déclaration sur la grippe aviaire est-ce que c'est celle de l'ONU?<br /> <br />
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